Une gare abandonnée près de Carcassonne : entre urbex et photographie immobilière
À quelques kilomètres de Carcassonne, une gare fantôme se dresse, suspendue hors du temps.
Franchir son seuil, c’est traverser un miroir où la modernité s’est figée depuis plus de soixante-dix ans.
Sur ses murs délabrés, les vieilles affiches publicitaires résistent encore, continuant de vanter un monde meilleur, celui d’un avenir déjà englouti par le passé.
S’asseoir sur le banc de la salle d’attente procure une étrange sensation : celle d’un rendez-vous avec soi-même. On rembobine le film de sa vie, prêt à en emporter les séquences précieuses quand le train imaginaire finira par s’arrêter — pour mettre nos âmes à l’abri, dixit Alain Bashung.
Photographier une gare abandonnée : entre urbex et immobilier
Photographe immobilier et photographe urbex ne sont pas si différents. Les deux disciplines partagent un même objectif : investir un lieu, le ressentir et trouver la meilleure manière de restituer son architecture autant que son atmosphère.
J’ai eu le privilège de sortir des sentiers battus pour pénétrer au cœur de cette gare « endormie ».
C’est avec un déclenchement, et non un baiser magique, que j’ai tenté de la réveiller.
Ici, pas de mise en scène, pas d’objet rajouté ou déplacé. Je voulais capturer la gare dans son « jus », telle qu’elle était.
La technique derrière l’image
Sur le plan technique, cette séance s’est rapprochée d’une prise de vue immobilière
- utilisation d’un grand angle
- travail sur trépied
- poses longues et multiples expositions pour récupérer à la fois les basses et hautes lumières
Contrairement à la photo immobilière classique, aucun flash d’appoint ni éclairage supplémentaire n’a été utilisé. La lumière naturelle devait rester maîtresse.
Pas de monitoring de contrôle non plus, histoire de “voyager” léger.
En post-traitement, le processus est identique à celui que j’applique en photographie immobilière : un mix de prises de vue, chacune exploitée pour ses détails les plus intéressants.
Certaines retouches ciblées ont été nécessaires, notamment pour faire ressortir les affiches anciennes, tout en préservant leur authenticité.
Préserver la mémoire des lieux
Explorer et photographier de tels endroits, c’est aussi participer à la mémoire collective. Ces espaces abandonnés font partie de notre patrimoine, les immortaliser permet de perpétuer leur histoire et la nôtre.
Si vous connaissez des lieux ou bâtiments porteurs d’une atmosphère similaire, je serais heureux de les découvrir et de les photographier.
N’hésitez pas à me contacter.
Philippe Escudié – photographe Carcassonne